Emmanuelle Gioanni auteure

Il est à peine 9h lorsque je pousse la porte vitrée et très propre du bar « Au bon vieux temps » à Draguignan en face de ce petit cinéma où nous aimons aller.

La porte couine un peu et la petite cloche au-dessus de l’entrée sonne en même temps que je pose le premier pied dans ce lieu que je connais bien maintenant. Cet endroit qui porte si bien son nom.

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Mon Eglantine, que tu es belle dans cette robe ! Je suis fier d’être ton compagnon, ton fiancé, ton amant et ton confident. Tu es ravissante et avec les années je te trouve toujours de plus en plus belle.

Tu portes ta robe verte à pois blancs, celle que j’aime tant et qui s’envole lorsque je te fais tourner ou qu’il y a un peu de vent.

Je t’observe, assis à une table, dans un coin un peu reculé du bar. Tu ne peux pas me voir mais moi j’observe chacun de tes gestes depuis que tu es entrée et je n’ai qu’une envie, celle de te serrer dans mes bras. Mais il faut que je me retienne et que je garde mes gestes et mes émotions pour moi.

Tu m’as tellement manqué durant tous ces mois…

Aujourd’hui c’est la date de mon retour...

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Quand nous avons emménagé avec Timéoh à quelques rues d’ici, il y a trois ans de cela maintenant, ce bar est devenu un repère qui me permet de me rattacher au présent. C’est aussi un refuge durant les longs mois et les longues journées d’attente lorsqu’il part à la guerre ou pour diver-ses missions.

J’y viens de temps en temps pour quelques heures, pour une matinée ou une après-midi et parfois pour la journée entière lorsque rester seule devient trop pesant. Ici, il y a toujours du monde, toujours des gens à observer… J’y reste parfois jusqu’à la fermeture quand je ne vois pas le temps passer. C’est lorsque les chaises sont mises sur les tables et que Tao passe la serpillière que je constate qu’il n’y a plus aucun client dans le bar. Je me dis alors qu’il est peut-être temps de rentrer chez nous.

Tao, le patron mais qui est aussi devenu un ami au fil du temps, est un homme un peu rustre au premier abord quand on ne le connaît pas. Mais dès qu’il commence à parler et que son sourire apparaît sur son visage on se rend compte que c’est un homme au grand cœur.