Premières pages du roman "Sur un air de basse".
Je le vois, il est là, sa basse, une Cort, en noyer satiné bordeaux, à quatre cordes posée sur son genou gauche, un petit ampli par terre à côté de lui. Son sourire que j’aime tant, sincère, une fossette sur la joue droite, ses yeux verts. Ses dreads, qui à cet instant sont détachées, descendent jusqu’en bas de son dos. Mais ce que j’aime le plus c’est son petit grain de beauté juste au-dessus de son sourcil gauche… ce grain de beauté qui le rend si unique.
Les gens passent devant lui, il a le regard dans le vague, rêveur. Je l’observe de loin, comme toujours. Je suis près du porche, celui qui sépare le port de la vieille ville. Je peux le voir mais lui ne le peut pas. La jeune femme que je suis, regarde comme lui les passants, certains sont en vêtements d’été, d’autres habillés plus chaudement. Il porte un sweat ample, un tee-shirt qui dépasse et un pantalon lui arrivant au mollet.
L’été n’est pas encore là, le mois d’avril débute, un beau soleil est présent, timide, qui réchauffe à peine, mais les gens d’ici sortent leurs habits d’été dès qu’un petit rayon de soleil apparaît. C’est le Sud et les gens ici sont comme cela, ils aiment le soleil. Ils apprécient se promener en débardeurs, jupes pour les femmes, shorts pour les hommes, tongs ou sandales aux pieds pour laisser l’air et le soleil réchauffer le bout des pieds qui n’ont sans doute pas vu le soleil pendant les longs mois d’hiver.
Il est assis sur le banc en face du port, celui entre les deux arcades, sur le trottoir. La nostalgie se lit dans son regard. Pourquoi ? Je ne le sais pas, je ne le connais pas, je ne lui ai jamais parlé. Pourtant, lui et moi c’est tout une histoire, des souvenirs…
C’est mon histoire ! Je m’appelle Ambre, Ambre Echamp, jeune fille rêveuse, amoureuse virtuelle d’un jeune homme, bassiste dans le groupe de reggae, Seilo. Un homme qui ne me voit pas ou qui ne veut pas me voir, je ne sais pas. Un homme qui est un peu trop connu pour faire attention à une simple fille comme moi. Un homme qui semble un peu trop distant pour que j’aie le courage d’aller le voir, de faire le premier pas parce que quand je le vois, j’ai des frissons. Ce n’est pas l’envie qui me manque d’aller lui parler, mais simplement le courage. Je crois que je préfèrerais courir le marathon plutôt que d’aller discuter avec lui.
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